Et si nous choisissions la simplicité ?

Et si nous choisissions la simplicité ?

Vous avez envoyé un mail appelant une réponse rapide à votre supérieur depuis plusieurs jours et vous n’avez toujours pas reçu de réponse… Face à ce silence, vous élaborez alors des hypothèses plus abracadabrantes les unes que les autres… Vous pensez que votre supérieur vous en veut, qu’il veut vous évincer du projet, que votre collègue (oui, oui celui avec lequel vous avez eu une altercation au sujet de la cafetière de la salle de pause la semaine dernière) mine le terrain parce qu’il veut votre poste, pire votre peau ! J’en passe et des meilleures 😊 Votre esprit s’emballe donc et vous ne savez pas quelle attitude adopter… Il est peut-être temps pour vous de découvrir (et d’appliquer !) le principe du rasoir d’Ockham.

Privilégier la simplicité : le rasoir d’Ockham

Le principe du rasoir d’Ockham est aussi appelé principe de parcimonie ou encore principe de simplicité. On doit ce principe à Guillaume d’Ockham, philosophe anglais franciscain du  XIVe siècle. Il l’aurait en effet énoncé en une phrase :

« Pluralitas non est ponenda sine necessitate »

En français, ça donne donc quelque chose comme « les multiples ne doivent pas être utilisés sans nécessité ».

Ce que le principe du rasoir d’Ockham nous invite à faire c’est à favoriser l’hypothèse la plus susceptible d’être vraie. Face à plusieurs hypothèses plus ou moins compliqués, « raser » signifie bien ici opter pour la solution la plus simple.

Dans votre cas, c’est peut-être simplement que votre supérieur n’a pas eu le temps de vous répondre. D’ailleurs, en y réfléchissant, vous vous souvenez que cette situation s’est déjà produite auparavant. Exactement pour cette raison justement ! Car, en effet, pour déterminer quelle hypothèse a le plus de chances d’être vraie, on va se baser sur des choses que l’on connaît, celles que l’on a déjà rencontrées. On va ainsi pouvoir déterminer un coefficient de probabilité en quelque sorte.

Pour autant, on ne va pas éliminer les autres hypothèses mais simplement les classer de la plus probable à la plus improbable.

Simplifier sans réduire. Éviter de s’attarder sur les hypothèses faisant appel à un grand nombre de suppositions en tiroir. Le principe du rasoir d’Ockham peut ainsi nous être d’un grand secours dans bon nombre de situations.

La simplicité : une posture adaptée à un monde complexe ?

Je pense que le recours à la simplicité est souvent la réponse à privilégier, notamment dans un monde caractérisé par sa complexités un monde caractérisé par sa complexité. C’est le cas pour le principe de parcimonie donc mais aussi pour notre capacité à identifier le plus petit dénominateur commun dans une situation donnée.

Prenons un exemple. Vous avez monté une entreprise de vente en ligne avec trois associés. Cette entreprise fonctionne globalement bien mais depuis quelques temps vous et vos associés êtes en conflit permanent. Vous n’arrivez plus à être d’accord sur rien. Cette situation devient très problématique puisque ces désaccords commencent à se faire ressentir par vos clients. En effet, faute d’accord commun, chaque associé donne ses propres directives au Service Après Vente sur les process à appliquer en cas de clients mécontents.

Le conseil que je donne dans ce cas là est de revenir à l’essentiel, au plus petit dénominateur commun. Simplifier c’est donc aussi savoir faire retour au fondamental. S’alléger. Identifier ce qui nous rassemble pour repartir de ce point.

Bizarrement, et je suis sûre que vous l’avez remarqué vous aussi, la simplicité va rarement de soi.

Nous sommes bien plus souvent tentés par la complexité. C’est à la faveur d’un regard extérieur que l’on va prendre conscience qu’il est possible de faire plus simple (et plus efficace !).

Si vous souhaitez avancer sur le chemin (salvateur) de la simplicité dans le monde complexe d’aujourd’hui, contactez-moi et discutons-en !

Coaching et éco-transition des entreprises

Coaching et éco-transition des entreprises

Actuellement, j’accompagne deux PME sur leur stratégie globale. La première est une PME du secteur agroalimentaire. J’accompagne ses dirigeants dans une transmission d’entreprise père-fils par du coaching de dirigeant. Je les accompagne en parallèle sur la stratégie commerciale. La seconde est une Start Up dans l’innovation e-santé. Mon accompagnement a pour objectif de définir une stratégie de développement et les plans d’actions associés. Concrètement, nous travaillons à faire éclore cette jolie fleur qui est longtemps restée en bouton.

Pour ces deux entités, après avoir évalué les enjeux et les coûts, les changements sont structurés, progressifs et conduits avec sens auprès des équipes. Tout au long de ces accompagnements, je ne perds pas de vue la façon dont le monde évolue. Ceci permet évidemment de gérer les contraintes qui pèsent sur les entreprises, mais aussi de saisir les opportunités qui s’offrent à elles. En outre, j’ai à coeur de toujours associer la question du sens à celle des préoccupations actuelles, aussi bien au niveau individuel que collectif.

Transformation du monde, éco-transition et coaching managérial

Ainsi, l’environnement fait partie des trois préoccupations majeures des français, avec la santé publique et l’emploi, selon deux baromètres de l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie) de 2021. L’ADEME qui réalise cette étude depuis les années 2000 constate que la préoccupation environnementale évolue régulièrement.

Le changement climatique et la perte de biodiversité constituent les deux sujets les plus inquiétants pour les Français. Non seulement ils sont prêts à accepter des mesures fortes en faveur de l’environnement mais aussi à s’engager personnellement. Ils modifient leurs comportements, qu’il s’agisse d’alimentation ou de consommation. Ils deviennent également très exigeants vis-à-vis des entreprises. Elles doivent nécessairement tendre vers plus d’éco-responsabilité.

Comment prendre en compte ce contexte et ces enjeux d’éco-transition en coaching ?

En travaillant la question du changement. Evidemment.😊

Et celle, plus large, de la nécessaire transformation des entreprises pour faire face aux évolutions sociétales, technologiques, réglementaires qui s’accélèrent en ce moment… Pour rester compétitives  dans un monde en mouvement permanent, les entreprises doivent se transformer et avancer dans l’incertitude en s’adaptant au mieux. Se glisser dans le flux du monde. Être à l’écoute de ses murmures.

D’ailleurs, leurs dirigeants en ont conscience. En effet, selon une étude menée en 2022 par le cabinet PwC auprès de dirigeants d’entreprises, 45 % des interrogés, en France, estiment que leur société ne pourra plus être viable si leur stratégie actuelle n’évolue pas. Notamment au vu de l’urgence climatique.

Avoir en tête ces enjeux est essentiel dans mes accompagnements. Les transformations et actions  de coaching engagées avec les dirigeants prennent donc en compte cette dimension d’éco-transition.

Donner du sens au changement

Il est indispensable d’avoir à l’esprit également que les organisations sont d’abord et avant tout constitués d’humains. Et que ce sont eux, qui ont la capacité de faire changement.

Ou d’y résister 😉

Le travail subit actuellement une crise profonde selon la sociologue et philosophe Dominique Méda. Perte de sens, grande démission, démission silencieuse… la transition des entreprises vers des organisations plus durables et soutenables est également nécessaire en interne.

Les modes de fonctionnement changent. Et la place des humains dans l’organisation est également en train d’évoluer avec une relation au travail en mutation, des attentes exprimées et des compétences à valoriser.

Donner du sens au changement, c’est aussi mettre au premier plan les humains.

Une entreprise est un organisme vivant, en mouvement permanent. Sensible aux changements extérieurs, elle va devoir apprendre à constamment ajuster son système intérieur pour équilibrer les choses.

Elle a tout à gagner à s’enrichir de nouvelles compétences, notamment ces fameuses green skills ou compétences vertes. Des compétences qui permettent notamment de « faciliter la gestion de la complexité d’un monde durable ».

La question de l’écologie au sens large vient impacter le monde des entreprises. Prendre en compte cette nécessaire éco-transition dans mes coaching est une évidence. Travailler cette question transversale dans mes accompagnements fait donc partie de mes green skills (que je développe actuellement 😉) !

Envie d’en savoir plus ? Contactez-moi et parlons en !

Et si on prenait plus du temps pour les petites actions à fort impact ?

Et si on prenait plus du temps pour les petites actions à fort impact ?

« Les petits ruisseaux font les grandes rivières.»

On a tous entendu un jour ou l’autre dans notre vie cette petite citation qui sonne comme un mantra. Et pour cause, elle daterait de la naissance de l’Empire Romain et aurait été énoncée par le poète latin Ovide ! Ainsi, déjà à cette époque il semblait évident que les petites décisions font les grands changements.

Si on leur en laisse le temps.

Un peu comme dans la nature en somme.

La magie de l’effet cumulé : quand de petites décisions produisent de grands changements

En 2020, Darren Hardy, auteur, conférencier et ancien éditeur du magazine Success écrit un livre intitulé « L’effet cumulé » dont le sous-titre est « Choisissez de décupler votre réussite ». La promesse est claire 😉.

Dans ce livre, il développe l’idée selon laquelle la réussite dépendrait de nos petites décisions quotidiennes. Bien souvent insignifiantes, ce seraient elles pourtant qui, au fil du temps, auraient la capacité de changer réellement le cours des choses.

Les petits ruisseaux qui finissent par devenir de grandes rivières donc.

Il s’appuie sur plusieurs exemples très concrets qui permettent de se rendre compte de cette « magie de l’effet cumulé ».

Faisons le test : on vous propose de choisir entre la possibilité d’avoir 3 millions d’euros dès maintenant ou d’avoir un centime dont la valeur doublera tous les jours pendant 31 jours. Que choisissez-vous ?

Le premier réflexe est souvent de prendre les millions immédiatement… Mais…

En faisant le calcul, il s’avère que le choix le plus intéressant est le centime puisqu’en doublant de valeur chaque jour durant 31 jours, il vaut au final plus de 10 millions d’euros.

Contre-intuitif, non ?! 😉

Selon moi, on peut aussi rapprocher l’effet cumulé de la règle des 80/20 ou principe de Pareto. Pour mémoire, ce principe bien connu en gestion de projet stipule que 20% des causes produisent 80% des conséquences. Appliqué à la vente, ce sont 20% de mes clients qui génèrent 80 % de mon CA ou en gestion du temps 20% de mes actions qui entraînent 80% des résultats.

Toujours les petites choses qui, en s’accumulant, génèrent le meilleur.

Les fils à tirer de l’effet cumulé

C’est très intéressant tout ça mais on en fait quoi concrètement pour avancer dans sa vie ? Comment travailler sa posture professionnelle en ayant conscience de ces éléments ?

Je constate régulièrement dans mon travail de coach que l’opérationnel prend beaucoup de place. Toujours plus de place. La conséquence de cette primauté donnée à l’opérationnel entraine une réduction du temps accordé aux actions de fond. Ces fameuses petites actions qui peuvent produire de l’effet cumulé.

Le nez dans le guidon, on en oublie de remplir son bidon d’eau pour tenir la distance, en quelque sorte. On se dit que ça tiendra, que la compétition est rude et qu’il faut foncer sinon on se fera griller sur la ligne d’arrivée.

D’ailleurs, ça tient souvent, pendant un certain temps. Sauf qu’on arrive en vrac et qu’il faudrait déjà repartir.

Au final, on se fragilise soi et son organisation. Et on pense « temps court » alors qu’il faut réapprendre la notion de « temps long ». D’autant que les deux notions ne sont pas incompatibles, loin de là.

Dédier un peu de son temps maintenant pour remplir son bidon sera payant sur le long terme. En regardant le temps dans sa globalité, en associant vision et actions, on devient plus solide. Passée la courte phase d’adaptation où on a l’impression de perdre du temps à remplir sa gourde et à boire régulièrement à petites gorgées, on se rend vite compte qu’on est bien plus efficace hydraté. On en a même encore sous la pédale après l’arrivée 😉

Alors, prêts à regarder de plus près les 20% pour développer les 80% ?

Pour que vos petites décisions produisent de grands changements, contactez-moi et discutons-en !

Regarder les choses différemment

Regarder les choses différemment

« La folie, c’est faire tout le temps la même chose et s’attendre à un résultat différent. »

Et si, finalement, nous retournions cette citation pour penser différemment ? Ça donnerait quoi ?

Pour moi, ça donnerait quelque chose comme ça :

✨ La sagesse c’est s’ouvrir à la pensée différente en laissant une place à sa folie/fantaisie pour imaginer et produire de nouveaux effets. ✨

Et je vous explique pourquoi…

Un peu de systémie

Nous avons chacun notre lecture et notre propre interprétation des citations que nous voyons passer sous notre nez.

Aujourd’hui, j’avais envie de m’attarder sur celle-ci, qui est fréquemment attribuée à Einstein mais qui aurait en réalité été énoncée par une scénariste et romancière américaine (Rita Mae Brown, dans Sudden Death en 1983, pour ceux que ça intéresserait 😉).

Quel que soit son auteur, cette phrase c’est avec mon regard de coach que j’ai envie de l’aborder. Et plus particulièrement parce qu’elle fait écho selon moi à l’approche systémique.

Si on part du principe que nous faisons partie d’un système global au sein duquel toutes les choses sont en inter-relation, on sait qu’il suffit parfois qu’une toute petite chose change pour que le système soit modifié.

A l’inverse, si nous ne changeons rien à notre niveau, en espérant que des choses nouvelles se produisent, il y a peu de chance pour que ça arrive.

🤔 C’est bien beau tout ça mais comment fait-on pour changer une chose/un comportement/une réaction alors que nous n’avons souvent même pas conscience de la reproduire ?

Arrêt sur image et rembobinage

⏸ C’est là qu’il est temps de faire un petit arrêt sur image.

⏮ Suivi d’un rembobinage arrière.

⏹ Pour un retour sur la situation en question.

Et le travail de réflexivité peut commencer, guidé par l’intention de faire différemment. On va ainsi dérouler tous les fils possibles à partir de cette situation et voir où ils mènent.

Bien sûr, c’est plus facile si on décide de sortir un peu du cadre et de se laisser déborder par toutes les idées.

Pas question de se limiter à ce stade là, ça viendra plus tard 😉

En pratiquant de cette manière, on s’entraîne à penser différemment. On revisite les évènements avec un œil neuf, du recul et peut-être un brin de folie (laisser sa fantaisie s’exprimer est même grandement conseillé !)

Et c’est bien en laissant les idées arriver qu’on pourra entrevoir une solution nouvelle et donc produire de nouveaux effets.

Et vous, elle vous inspire quoi cette citation ?

Envie d’en discuter et de partir à la découverte de vos ressources inexplorées ?

Contactez-moi et discutons-en !

Les entrepreneurs aussi font des burn-out…

Les entrepreneurs aussi font des burn-out…

Deux, cinq, dix… peut-être même quinze ans… Quinze ans que vous avez choisi de créer votre entreprise. Parti d’une idée, d’une envie d’être en accord avec vos valeurs, d’un besoin d’indépendance… Vous avez jonglé avec les différentes contraintes du métier d’entrepreneur. Vous vous êtes régalés aussi. Votre activité s’est développée et vous avez appris, grandi. Peut-être même que vous avez embauché, levé des fonds. Que votre petite entreprise est devenue aujourd’hui une jolie PME.

Vous avez éventuellement fait le choix de rester indépendant. Vous gérez seul l’ensemble des tâches indispensables au fonctionnement de votre activité.

Bref, vous êtes entrepreneur.

Et depuis quelques temps, vous avez de plus en plus de mal à vous lever le matin. Vous avez l’impression de courir après le temps, vous avez la sensation de manquer d’air et vous n’êtes même plus très sûr de savoir pourquoi vous faites tout ça.

Le burn-out chez les entrepreneurs : une réalité tabou ?

« Syndrome résultant d’un stress chronique au travail qui n’a pas été géré avec succès ». C’est ainsi que l’OMS définit le burn-out.

Désormais mieux étudié et reconnu chez les salariés (selon une étude du cabinet Technologia de 2014, 3,2 millions d’employés, soit 12% de la population active, étaient à “risque de burn-out”. Aujourd’hui, un salarié sur deux présenterait des signes de burn-out), il reste encore largement méconnu chez les entrepreneurs.

Pourtant, les indépendants sont eux aussi largement soumis au stress et au surmenage. Cependant, même si les risques d’épuisement professionnel sont réels, on en entend beaucoup moins parler.

Pour Alexandre Dana, entrepreneur et auteur du livre « Entreprendre et (surtout) être heureux », c’est parce qu’ « on ne met jamais en avant les fragilités des entrepreneurs à succès, mais plutôt leur résilience. Cet état de fait pousse les entrepreneurs à mettre leur bien-être au travail sous le tapis. »

Son livre fait un état des lieux de la souffrance au travail des indépendants et dégage plusieurs causes de burn-out chez les entrepreneurs.

Elles sont différentes de celles rencontrées chez les salariés. En se basant sur les témoignages qu’il a recueillis, Alexandre Dana identifie ainsi six phénomènes récurrents pouvant mener au burn-out : « la peur de l’échec, le syndrome de l’imposteur, la comparaison maladive, l’anxiété récurrente, l’obsession du détail et le traumatisme de l’échec. »

L’entrepreneur : cet être multi-casquettes à haute charge mentale

Être indépendant, c’est la plupart du temps, assumer soi-même l’ensemble des tâches nécessaires au bon fonctionnement de son activité. Il faut ainsi, en plus d’assurer dans son coeur de métier, gérer l’administratif, la partie commerciale et la communication, prospecter, être en veille, anticiper, prévoir, planifier… Avoir une charge mentale au taquet donc, ce qui va générer davantage de stress et d’anxiété.

D’autant que les frontières entre vie professionnelle et vie personnelle sont souvent plus poreuses lorsque l’on est « son propre patron ». Parce qu’il faut générer ses propres revenus, il est difficile de dire non. Par peur de manquer d’activité, un indépendant peut être amené à accepter plus de missions qu’il n’est humainement capable de mener. Pour assurer malgré tout, il va réduire son temps libre et travailler le soir, le week-end, la nuit même parfois…

Progressivement, il risque de perdre tout espace de respiration et d’introspection.

Fréquemment, le stress va finir par se manifester dans son corps. Douleurs récurrentes, fatigue extrême, impossibilité de récupérer, perte d’appétit et, dans le même temps un sentiment intense d’insatisfaction. Mais il lui est impossible de s’arrêter. Il lui est même difficile d’entendre les alertes de son corps ou de ses proches. Il a « une entreprise à faire tourner et c’est la priorité ! ».

S’il est isolé, un entrepreneur indépendant va avoir du mal à trouver du soutien. D’autant que lorsqu’il essaie d’en parler, on lui répond fréquemment qu’il fait partie des chanceux. « Il a le choix lui, il peut organiser son emploi du temps comme il le souhaite, il n’a de compte à rendre à personne… ». Lui renvoyant ainsi, plus ou moins subtilement, qu’il est le seul responsable de son mal-être…

Agir avant l’effondrement

Heureusement, il est possible d’agir et même de prévenir les risques d’épuisement professionnel de l’entrepreneur.

En tant qu’indépendant, faire partie d’un réseau d’entrepreneurs ou d’une Coopérative d’Activités et d’Emploi (CAE), est essentiel.

En effet, échanger avec des personnes qui vivent les mêmes expériences permet bien souvent de désamorcer des situations à risque.

Pour ma part, pour nourrir ma pratique, partager mon expérience et sensibiliser les entrepreneurs je fais partie du CSE (Comité Social et Économique) de ma CAE Kanopé au sein duquel nous avons mis en place une sensibilisation aux risques psycho-sociaux (RPS) entrepreneuriaux. Il s’agit d’une cellule de soutien à laquelle tout entrepreneur peut faire appel en cas de difficultés.

Je remercie ainsi tous les entrepreneurs de la CAE Kanopé ou d’ailleurs, qui ont osé me contacter pour un coaching entrepreneurial. C’est une démarche engageante pour eux. Elle montre non pas ses faiblesses mais ses forces et sa capacité à se dire «  je ne vais pas bien », « je ne peux plus continuer comme ça », « je n’ai plus de bande passante »,  « je sature, j’ai du boulot c’est sûr et en même temps je dors plus… ».

Rappelons que les temps de respiration sont indispensables ! Ils font même partie intégrante d’une activité florissante. Prendre le temps de faire du sport, marcher, pratiquer un loisir qui tient à coeur sont à intégrer dans son planning 😊

Et, évidemment, ne pas faire l’impasse sur les vacances… même si ça peut paraître compliqué et angoissant de déconnecter.

Vous êtes entrepreneur et vous pensez être concerné par ces risques de burn-out ? Si vous souhaitez être accompagné pour faire le point, parvenir à intégrer ces bonnes pratiques au quotidien et surtout garder la tête hors de l’eau, contactez-moi et discutons-en !

Apprendre à danser sous la pluie ou comment (se) ménager* dans un monde incertain

Apprendre à danser sous la pluie ou comment (se) ménager* dans un monde incertain

Nous évoluons aujourd’hui dans un monde caractérisé par son côté volatile, incertain, complexe et ambigu.

Les militaires américains en avait déjà fait un acronyme à la fin de la guerre froide : le VUCA pour Volatility, Uncertainty, Complexity et Ambiguity.

Evoluer dans un monde VUCA…

Nous sommes ainsi constamment soumis à l’incertitude du monde. Et cette incertitude nous apparaît désormais dans toute sa force, autant à titre personnel que professionnel.

Ce n’est pas tant que le monde ait été un temps stable et facile mais plutôt que nous avions, en quelque sorte, l’illusion de (le) maîtriser.

L’enchainement de crises a fait voler en éclats nos certitudes et avec elles le semblant de contrôle que nous avions sur notre environnement.

… et le prendre en compte en entreprise

Désormais, le monde c’est ça : une succession permanente de crises, un brouillard dans lequel il faut apprendre à tâtonner pour évoluer et se développer.

Pour Christel Bisiau et Axèle Lofficial, autrices de « Dépasser la crise – La technique du homard », nous sommes même « au-delà d’une crise VUCA, dans une dimension chaotique ».

Passé ce constat, que faire ?

Et si nous nous inspirions de cette phrase, attribuée (à tort ?!) à Sénèque :

« La vie, ce n’est pas d’attendre que l’orage passe, c’est d’apprendre à danser sous la pluie » ?

S’adapter à une situation inconfortable donc, voire même s’en réjouir. Et, surtout, trouver en nous les ressources pour vivre au mieux un moment à première vue déplaisant.

Dans le même esprit, il y a nécessité, pour les chefs d’entreprise, d’accepter de faire un retour sur eux.

Ainsi, selon Christel Bisiau, pour éviter que les dirigeants ne subissent cette crise trop violemment, ils doivent apprendre à se laisser traverser par leurs émotions. « Si le leader veut avoir un impact sur son environnement, il doit commencer par soi, faire preuve d’écoute, aller regarder sous le tapis ce qui ne fonctionne pas, accepter l’incertitude » analyse-t-elle dans une interview des Échos Entrepreneurs.

Accepter que l’on ne peut pas tout contrôler est un premier pas.

Passer du contrôle à la confiance, un passage obligé.

D’autant que les risques d’épuisement des dirigeants sont importants. Depuis plus de deux ans, ils gèrent des situation de crises qui s’enchaînent les unes derrière les autres. Pour Axèle Lofficial, les dirigeants doivent donc « s’accorder du temps pour se ressourcer et se confronter à d’autres visions du monde. »

Dans un monde VUCA, nous avons tout à gagner à apprivoiser notre intériorité pour parvenir à composer avec l’instabilité.

Humilité, écoute, créativité, intelligence collective sont à favoriser pour faire preuve d’agilité dans un monde imprévisible.

Minouche Safik, directrice de la London School of Economics l’avait déjà parfaitement résumé en 2018 quand elle affirmait : « In the past jobs were about muscles, now they’re about brains, but in future they’ll be about the heart. ».

En effet, si hier les emplois mobilisaient les muscles, aujourd’hui ils mobilisent les cerveaux et demain ils mobiliseront sans aucun doute le coeur…

Rappelons nous d’ailleurs que, derrière le mot crise, étymologiquement parlant, se profile la question des choix et des opportunités.

Alors, prêts à danser sous la pluie plutôt que d’essayer vainement de passer entre les gouttes ?

Parlons-en et travaillons ensemble pour évoluer au mieux dans un monde VUCA 😊

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* « Management », nous dit Le Dictionnaire Robert historique de la langue française, vient de « ménagement », et le verbe « manager » de « ménager ». Le dictionnaire Larousse nous dit que le ménagement est « la mesure, la modération dans sa conduite à l’égard des autres » et donne cinq définitions de « ménager » Cf. article « Les mots du management : et si on faisait le ménage ? »