Se planter, c’est bon pour le succès ?!

Se planter, c’est bon pour le succès ?!

Erreur, échec, faute, maladresse, bévue, bêtise… des mots qu’on aimerait souvent rayer de notre vocabulaire, voire de notre vie ! Surtout professionnelle 😊. Et pourtant, on le sait, les grandes réussites sont indissociables de séries d’échecs et d’erreurs. De tâtonnements et d’errements. Et c’est d’ailleurs les successions d’échecs qui vont mener à la réussite. Les exemples inspirants sont nombreux : Spielberg, Michael Jordan, JK Rowling ou encore Einstein, pour ne citer qu’eux, ont d’abord connu l’échec avant d’être les modèles de réussite que l’on connaît aujourd’hui. Cependant, même si notre rapport à l’erreur évolue doucement, force est de constater que l’on a encore beaucoup de mal à assumer nos manquements. Mais surtout à les valoriser et à en faire des forces. Dès lors, comment changer notre rapport à l’erreur ? Comment dépasser la culpabilité de se planter et se prendre des pelles en beauté ? Est-ce toujours souhaitable d’ailleurs ? Et, lorsque l’on a en charge une équipe, comment accueillir, valoriser, célébrer, utiliser, l’erreur comme une occasion de grandir ?

Inverser la tendance : célébrer l’erreur

Dans un article des Échos Entrepreneurs, André Lachance, entraîneur de baseball de l’Equipe de France et du Canada et Jean-François Ménard, préparateur mental, donnent des exemples intéressants utilisés dans le domaine du sport. Et plus particulièrement dans le baseball. Le baseball est en effet un sport où l’échec est très courant : les meilleurs frappeurs échouent 7 fois sur 10 au bâton ! Pour travailler sur l’erreur, la dédramatiser et en faire une opportunité d’augmenter la cohésion de l’équipe, André Lachance a décidé de la célébrer. Ainsi, à la fin de chaque match, le prix du meilleur « oups » est décerné au joueur ayant fait le plus d’erreurs. Célébrer l’erreur en cultivant l’humour et l’auto-dérision est donc… une réussite !

Cette pratique d’André Lachance a résonné avec une de celles que je propose dans le cadre des mes accompagnements en entreprise. En effet, j’invite souvent les managers à célébrer les tops et les flops. Je les invite aussi à demander à chaque collaborateur, en réunion hebdomadaire, son top et son flop de la semaine précédente.

L’interêt est ici de dédramatiser les flops et de valoriser le top quel qu’il soit. Et ce n’est pas toutes les semaines le contrat du siècle ! Ça peut être un moment de convivialité, un appel constructif, un conflit bien géré, un gâteau réussi, un déjeuner entre collègues …

Au lieu d’avoir les mains moites et le ventre serré d’avoir fait des erreurs, l’idée est bien de rappeler que l’erreur fait partie du processus. Mais aussi de détendre les esprits à son sujet. En élargissant aux moments de convivialité, on invite également à considérer l’entreprise dans toutes ses dimensions : travail et conditions de travail. Et ça c’est essentiel pour les êtres sociaux que nous sommes !

… tout en étant vigilant au biais du survivant

Albert Moukheiber appelle toutefois à la vigilance sur cette nouvelle tendance du « droit à l’échec ». En effet, selon lui, la valorisation de l’échec relève couramment de la fausse modestie. Les échecs valorisés sont souvent en réalité, des réussites déguisées…Ainsi, les échecs dont on entend parler ne sont que ceux qui mènent à la réussite. Ce biais du survivant, autrement dit, le fait de ne compter que les personnes qui ont réussi, occulte donc une partie de la réalité. D’autant que tous les échecs n’ont pas les mêmes conséquences. Il est donc nécessaire de replacer l’échec dans un contexte. Les échecs peuvent être bénéfiques, prévus dans le processus et en tant que tels, être réellement des occasions d’apprendre. L’exemple du baseball en fait clairement partie. Mais, il existe aussi des échecs non prévus et non souhaitables qu’il ne faut pas occulter. Pour ce docteur en neurosciences et psychologue, il s’agit donc de bien séparer les deux pour ne pas virer au story-telling toxique. Certains échecs ne sont pas positifs. Ils peuvent être douloureux, ne mener à aucune réussite. Et c’est normal. Rappelons-le 😊

Et si nous finissions sur une note japonisante ? Pour changer notre regard sur l’erreur, inspirons-nous de la philosophie Wabi-Sabi que Julie Pointer Adams traduit par « l’art de la perfection imparfaite ». Se détacher des concepts d’erreurs et de réussite. Et regarder le monde avec simplicité et humilité comme un ensemble d’imperfections qui en font sa beauté…

Envie de continuer cette discussion ? Désireux de progresser dans votre rapport à l’échec… et à la réussite ? Contactez-moi et discutons-en !

(Re)mettre de l’amour dans notre rapport au travail

(Re)mettre de l’amour dans notre rapport au travail

Serions-nous devenus paresseux, apathiques, capricieux, désengagés dans notre rapport au travail ?

Alors qu’en 1990, 60% des Français considéraient le travail comme « très important », aujourd’hui, ils ne sont plus que 24% à le qualifier ainsi. 

On entend d’ailleurs beaucoup parler du phénomène de Quiet quitting (démission silencieuse en français), ou encore du hashtag #Actyourwage, autrement dit «travailler à la hauteur de son salaire» qui se propage sur les réseaux sociaux. Mais, au delà des vidéos #actyourwage aux millions de vues sur TikTok qu’en-est-il réellement ?

Pour faire le point sur notre rapport au travail, Welcome to the Jungle vient de publier un dossier spécial. Le titre de ce dossier me réjouit 😊.

Et il pose d’emblée la thématique  : « La Grande flemme flamme –   Non, les salariés ne sont pas tous désengagés, ils veulent juste (re)tomber amoureux ! »

Et si nous remettions de l’amour dans notre rapport au travail ?

Parce que c’est bien de ça dont il s’agit. L’amour, le désir, le sens, la motivation.

Rassurons-nous les français sont toujours attachés à leur travail 😉 ! Une enquête de l’Institut Montaigne révèle ainsi que 70% des français sont satisfaits au travail. Les raisons de cette satisfaction sont d’ailleurs plus intéressantes et révélatrices que cette simple statistique. Ainsi, les français satisfaits de leur travail le sont pour trois raisons principales :

  • de bonnes relations avec leurs collègues et managers
  • de l’autonomie dans leur travail
  • un temps de travail adapté

Plus que le travail en lui-même, ce sont donc bien les conditions de travail qui semblent être la clé.

Les témoignages recueillis par Welcome to the Jungle vont d’ailleurs dans ce sens. Ainsi, Arthur déplore « le manque total de confiance envers le salarié », Maxence regrette de devoir « venir tous les jours au bureau parce qu’on lui refuse le télétravail ».

En outre, même si le phénomène de désengagement est très médiatisé, il concernerait en réalité 27% des travailleurs selon le Baromètre National de l’Engagement au Travail.

Tout n’est pas perdu donc !

J’ai même envie de dire « bien au contraire ! ». En effet, si on ne peut pas nier que la crise COVID a modifié notre rapport au travail et rebattu les cartes de nos priorités, nous sommes en grande majorité attachés au travail. Mais pas à n’importe quel prix. Et, comme le rappelle Marguerite Morice, docteure en psychologie, bonheur et engagement au travail sont deux choses distinctes.

Pour être engagés, il faut qu’il y ait relation. Et, la qualité de cette relation dépend beaucoup des conditions de travail.

Prolonger l’idylle, se questionner… mutuellement

Pour retrouver du sens au travail, se sentir plus alignés entre ce que l’on est et ce que l’on fait, il y a plusieurs pistes. Changer d’entreprise, changer de poste, changer de job, se former… Mais attention, retrouver la passion n’est pas si facile que ça… notamment sur le long terme !

Je pense qu’il faut bien garder à l’esprit que, et malgré ce que l’on peut parfois voir passer sur les réseaux (#jobderêve 😉), il est rare (voire utopique) de penser que l’on va trouver un job sans aucune contrainte.

Passer de salarié à indépendant pour gagner en liberté dans son travail peut être une excellente idée. Cependant, il ne faut pas perdre de vue les nombreuses contraintes inhérentes à ce nouveau statut : nécessité de générer ses propres revenus, temps de travail qui dépasse souvent largement les 35 heures hebdomadaires, frontière entre vie pro et vie perso qui peut être difficile à trouver…

Changer d’entreprise parce que l’actuelle ne pratique pas (ou peu) le télétravail nécessite également de bien faire le point sur ce que l’on quitte et où l’on va.

Le changement peut également s’effectuer au sein de son entreprise. C’est par exemple le cas de Colombe qui, après un entretien avec sa manageuse, s’est vu confié de nouvelles missions. Et elle a retrouvé la motivation !

Apprendre à se poser les bonnes questions

En somme, effectuer un petit bilan avant de prendre une décision radicale me semble essentiel. Il suffit parfois d’une petite chose pour retrouver l’amour dans notre rapport au travail. Dans tous les cas, faire appel à l’expertise d’un coach peut être vraiment pertinent.

Si nous avons des leviers au niveau individuel pour remettre de l’amour dans notre rapport au travail, n’oublions pas que les entreprises ont aussi un rôle à jouer ! Surtout si elles veulent rester attractives et éviter que leurs meilleurs éléments partent voir si l’herbe est plus verte à côté 😊

Cette quête de sens et de reconnaissance des salariés est une belle opportunité pour les entreprises d’évoluer, de passer un palier. Pour s’adapter au monde d’aujourd’hui, aux aspirations des individus et aux évolutions à venir, une remise en question de son modèle de management doit vraiment faire partie intégrante de sa stratégie.

Si vous êtes intéressés, on peut en parler !