Prendre conscience de l’emballement de ses pensées

Prendre conscience de l’emballement de ses pensées

« C’est le plus grand monstre de tous les temps… ». C’est ainsi que commence une des conférences de Serge Marquis, médecin canadien spécialisé dans les questions de stress au travail et d’épuisement professionnel. Le monstre dont il parle là, c’est celui qu’il appelle affectueusement « Pensouillard le hamster ». Pensouillard le hamster, c’est le titre d’un de ses nombreux livres à succès. Mais c’est aussi et surtout le fameux hamster qui court dans notre tête en permanence. Celui qui, toujours selon Serge Marquis « (…) est à l’origine d’une majorité des souffrances inutiles que l’on s’inflige à soi-même et que l’on s’inflige les uns aux autres. »

On a tous un petit hamster dans notre tête

Derrière le hamster, en réalité on trouve l’égo ou plutôt « l’activité égoïque », terme que Serge Marquis préfère employer pour bien rappeler qu’il s’agit d’une activité cérébrale.

Concrètement, le hamster dans sa roue, ce sont toutes les pensées qui tournent et retournent dans notre tête. Constamment. Celles qui nous tiennent éveillés au milieu de la nuit, celles qui nous font repasser notre journée à l’envers en se disant « j’aurais dû dire ou faire ceci ou cela », « je n’ai pas été à la hauteur », « j’ai foiré mon entretien annuel » ou « je vais foirer mon entretien annuel », « je n’y arriverai jamais… », « X est tellement meilleur que moi.. » ou « Je mérite tellement plus cette promotion que X… »

On a tous un petit hamster dans notre tête. Qui nous pourrit plus ou moins la vie. Selon comment on a conscience de sa présence et, surtout, selon si on pense pouvoir l’apaiser ou pas.

Serge Marquis va au-delà de la description du phénomène puisqu’il propose des pistes d’action pour calmer le hamster. En effet, selon lui, nous avons tous les moyens d’agir sur l’emballement de notre activité cérébrale en faisant appel à un processus que nous avons tous en nous : la vigilance.

Comment calmer le hamster dans sa roue ?

Grâce à la vigilance, nous pouvons d’abord identifier le phénomène : « j’ai conscience du hamster ». Nous pouvons ensuite calmer le hamster « Ola mais ces pensées ne représentent pas la réalité, ce sont mes pensées et jugements sur les évènements, pas les évènements en tant que tels ».

Et, enfin, étape la plus importante du processus, nous devons placer notre attention sur le présent. Être dans le moment présent. Serge Marquis appelle ce processus salutaire pour notre santé mentale « la décroissance personnelle ».

Pour lui, « L’attention ne peut pas être à deux places en même temps » et l’enjeu est vraiment là. Si nous sommes accaparés par nos pensées, nous ne sommes plus en mesure d’être attentifs à ce qui se passe là, maintenant pour nous. Alors que c’est la seule chose qui existe réellement, «ce spectacle de la vie ».

Et je le constate très régulièrement : de nombreuses souffrances au travail, de nombreux dysfonctionnements dans les entreprises ont pour origine l’emballement de nos pensées.

Au cours de mes accompagnements, je parle donc très régulièrement de Serge Marquis et de Pensouillard le hamster 😉.  Je conseille vivement de lire ses livres mais aussi de regarder et écouter ses conférences : c’est un régal !

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Interruptions partout… Concentration nulle part ?

Interruptions partout… Concentration nulle part ?

S’il y a bien un sujet d’importance en ce moment (et depuis quelques temps déjà…) pour les entreprises au sein desquelles j’interviens, c’est la gestion du temps. Et plus spécifiquement la façon dont chacun parvient à gérer les interruptions. Parce qu’elles sont nombreuses, multiples et…insidieuses. Et qu’elles viennent éroder largement la capacité de concentration des salariés.

Réduction du temps disponible pour les tâches de fond

De nombreux salariés se retrouvent à gérer davantage d’opérationnel que de tâches de fond, pourtant essentielles au bon fonctionnement (et développement !) de l’entreprise, quelle que soit sa taille.

Pour mémoire, ce sont en moyenne 144 e-mails par semaine (évaluation sous-estimée d’après moi 😊) qui sont gérés par chaque salarié. A ces mails s’ajoutent, en vrac et de façon intempestive : les messages instantanés (Teams, What’s App, SMS…), le téléphone, les notifications d’agendas ou encore les interruptions non désirées des collègues…

Pour reprendre l’image popularisée par la vidéo de ce professeur d’université invitant ses élèves à se questionner sur les choses que nous priorisons dans la vie à l’aide d’un bocal, de balles de golfs, de cailloux et de sable, nous avons en effet tendance à commencer par remplir notre bocal avec du sable. Or, si nous commençons par le sable, il n’y aura plus de place pour le reste : les tâches importantes, celles qui ont plus de valeur. Notamment sur le long terme.

Au contraire, si nous commençons par remplir le bocal avec les balles de golf (qui symbolisent les choses importantes), il y aura toujours de la place pour le sable qui à la capacité de se glisser dans les interstices.

Vous me direz peut-être :

— Ok, on est d’accord mais c’est plus facile à dire qu’à faire, comment on fait alors qu’on est tous happés et rattrapés par les entrants, de plus en plus présents ?

Et vous aurez raison ! En effet, je ne dis pas que c’est facile de s’y retrouver et de s’organiser pour mieux gérer son temps.

Pensons au desk bombing par exemple, cette tendance fâcheuse qu’ont certains de nos collègues de bureau à nous interrompre au mauvais moment. Ils viennent nous couper dans une tâche nécessitant de la concentration pour nous parler d’un dossier (au mieux). Ou nous demander une chose insignifiante (beaucoup trop souvent 😉).

Comment réagir dans ces cas-là, alors que l’on sait que ces interruptions font aussi partie des interactions sociales nécessaires à l’équilibre dans le travail ?

Quelques pistes pour limiter l’impact des perturbateurs d’attention et améliorer sa gestion du temps

On peut considérer que la plupart des perturbateurs d’attention sont extérieurs à nous et que, de fait, nous n’avons pas de prise sur eux.

Mais, ça serait occulter notre capacité à reprendre la main sur notre façon de gérer notre temps de travail, retrouver du temps choisi.

Plusieurs pistes sont en effet à explorer pour limiter les interruptions importunes.

S’autoriser

La première clé que je peux partager pour une meilleure gestion du temps est une clé d’action individuelle qui repose sur un mot : l’autorisation.

Il est en effet possible de s’autoriser, à titre individuel, à différer certaines interruptions.

Très pratiquement, il pourra être utile pour faciliter cela de :

  • désactiver les notifications sur son téléphone
  • décider de ne consulter sa boite mail qu’un petit nombre de fois par jour
  • réserver des créneaux de travail personnel pour les tâches de fond sur son agenda et de suspendre sur sa porte un petit panneau à l’attention des collègues (cf. Illustration 😊)

Mettre en place des règles communes

La deuxième clé est plus globale et concerne l’entreprise et son fonctionnement. J’ai en effet accompagné plusieurs entreprises ayant mis en place des règles communes relatives aux usages des moyens de communication. L’élaboration et l’application de bonnes pratiques en la matière au sein de l’entreprise est en général très efficace. Surtout si elles ont été rédigées en concertation avec l’ensemble des personnes concernées.

Se faire accompagner

Il est parfois difficile, quand on a la tête dans le guidon, de voir ce qu’il est possible de changer. Puis-je vraiment ne pas consulter mes mails durant mes congés ? Comment vais-je faire à mon retour pour gérer les centaines de messages accumulés ? Et si il y avait une urgence ?

Seul, on peut être vite dépassé par l’ampleur de la tâche alors qu’il suffit parfois d’un regard extérieur et d’outils simples et efficaces, pour pouvoir modifier sa façon de travailler. Et parvenir à une meilleur gestion du temps.

L’accompagnement en coaching est possible en individuel ou en entreprise. D’expérience, je peux affirmer que les équipes ayant bénéficié de coaching en ont tiré de nombreux bénéfices dans leur façon de travailler et d’interagir. Elles ont repris la main sur leur temps pour privilégier les tâches à forte valeur ajoutée. L’équilibre à trouver dépend de nombreux facteurs et l’aborder au niveau de l’entreprise est une très bonne façon de le faire.

La limitation de l’infobésité, une réflexion globale sur les usages de moyens de communication internes sont de vrais enjeux pour les organisations.

Si vous souhaitez comprendre votre relation au temps, et être acteur de votre temps en améliorant vos capacités de concentration, contactez-moi et parlons-en !

Quelques références :

  • Un service comptabilité d’une entreprise de négoce ( réorganisation du service )
  • Les cadres dirigeants d’un producteur de vin (réflexion globale sur les usages et sur l’amélioration des pratiques)
  • La charge mentale : sujets abordés lors de nombreux coachings individuels