Coaching et IA, opportunité ou pas ?!

Coaching et IA, opportunité ou pas ?!

Le développement rapide de l’IA bouleverse de nombreux métiers. Sans surprise, le coaching est concerné également. Des plateformes digitales de coaching placent désormais l’IA au coeur de leur accompagnement. De quoi s’interroger sur l’avenir de notre métier… Les coachs sont-ils voués à disparaître, remplacés par des IA conversationnelles ? A priori, non ! C’est en tout cas ce que pense Tatiana Bachkirova, professeure en psychologie du coaching à l’Université Oxford Brookes. Même tendance dans l’enquête « l’IA dans le coaching : évolution ou révolution ? » menée par CoachHub auprès des leaders RH. En effet, « 98% d’entre eux considèrent qu’il ne serait pas envisageable, avec le niveau de technologie actuel, de remplacer le niveau de qualité de conversation et de questionnement qu’on rencontre avec un coach », d’après Boris Allanic, VP France de CoachHub.

On ne peut pourtant pas faire comme si l’IA n’allait pas impacter nos métiers. Alors, on fait quoi de l’IA quand on est coach ?

L’IA peut être utile en coaching, si elle est utilisée avec discernement

De mon point de vue, (et je ne suis pas une experte de l’IA), je vais réserver l’IA à des tâches sur lesquelles je n’ai pas de valeur ajoutée. L’IA peut donc être utile pour traiter des données, réaliser des tâches récurrentes et chronophages, donner des pistes de réflexion. C’est un outil de gain de temps qui va nous permettre de consacrer encore plus de temps à ce qui fait notre valeur ajoutée et notre unicité : la relation, le contact humain.

D’ailleurs, c’est ce qui ressort des recherches menées par Tatiana Bachkirova. Pour elle, « l’IA peut assister les coachs humains dans leurs tâches administratives ou fournir aux clients des pistes de réflexion. Mais elle ne doit jamais être considérée comme un substitut aux coachs humains. ». L’IA est un outil « au service de ».

Oui, cette technologie est intéressante si on l’utilise comme outil, à l’instar de ce que j’ai pu expérimenter par exemple avec des questionnaires préparatoires lors de coaching courts d’un nombre important de collaborateurs. L’IA pourrait ainsi nous permettre de récolter des données avant un entretien de coaching et d’affiner nos questionnaires existants.

Le coaching a besoin d’interaction humaine et d’éthique

« Le coaching est, par essence, un processus centré sur l’humain. Il repose sur des compétences telles que l’empathie, une compréhension approfondie et la capacité à interpréter et à réagir à des contextes complexes et nuancés. » rappelle Tatiana Bachkirova. Dans un monde où de nombreux salariés passent beaucoup de temps en visio, le contact humain est vital, nécessaire. L’empathie, l’humanité, la capacité à décoder des signaux verbaux et non verbaux sont des capacités proprement humaine. L’IA ne sait pas faire ça. Pour le moment en tout cas. En outre, le coaching est avant tout une question de relation, de lien, de confiance mais aussi de feeling et de connexion humaine. C’est pour cette raison que dans de nombreux coaching, on laisse le choix au coaché entre deux coachs. Pour qu’un coaching soit utile, qu’il donne des résultats, la relation coach/coaché est essentielle.

En outre, mon regard du coach est acéré par de nombreuses années d’expérience. Par exemple, je sais parfaitement identifier les points bloquants, ceux que les coachés ont tendance à vouloir éviter. Ce qui gratte 😊. Une IA saura-t-elle faire ça ? J’en doute parce qu’il me semble beaucoup plus facile de tromper une machine qu’un être humain.

Comme le dit très bien Tatiana Bachkirova, « le coaching est bien plus que la résolution de problèmes ; il s’agit d’épanouissement personnel, de prise de conscience de soi et d’évolutions souhaitables pour les personnes dans leurs situations personnelles et professionnelles uniques. » .

Et, c’est pour toutes ces raisons qu’il reste un métier où le coach ne peut être remplacé par l’IA. Cependant, l’utiliser pour pouvoir encore davantage consacrer du temps au coaché et être libéré des tâches qu’une machine peut réaliser est une bonne piste de coopération entre coach et IA. C’est sans doute une évolution intéressante, comme ont pu l’être il y a quelques années les plateformes d’ecoaching, telle que ecoaching & associate à laquelle je participe depuis l’origine.

Et vous, c’est quoi votre point de vue sur l’IA ? Coopération ou compétition ? Parlons-en !

La santé mentale des salariés impactée par l’individualisme au travail

La santé mentale des salariés impactée par l’individualisme au travail

Alors que la santé mentale est la Grande cause nationale de 2025, 45 % des travailleurs sont en état de détresse psychologique d’après le dernier baromètre « Etat de santé psychologique des salariés français » Opinion Way pour Empreinte Humaine publié le 1er avril 2025.  Derrière ce chiffre, en hausse de 3 points par rapport à 2024, le baromètre identifie plusieurs facteurs de risque. Parmi eux, l’individualisme en entreprise, qui s’accentue fortement ces dernières années. Ainsi, 6 salariés sur 10 et 7 cadres sur 10 constatent une montée de l’individualisme au travail.

Comment s’explique cette augmentation ? Quelles sont ses conséquences sur la santé mentale des salariés ? Et, en tant que coach professionnelle, quelles sont les pistes d’action que j’entrevois pour accompagner les managers, les salariés, les dirigeants dans ce contexte?  

L’individualisme en entreprise augmente de façon conséquente

Selon Christophe Nguyen, fondateur du cabinet Empreinte Humaine, interviewé dans Courrier Cadres sur les chiffres du baromètre, « cette tendance à l’individualisme s’exacerbe depuis la crise sanitaire et ressort de nos enquêtes pour la première fois ». En effet, dans le contexte économique actuel, 50 % des salariés estiment que leur environnement de travail les incite à privilégier leurs objectifs professionnels individuels au détriment de la collaboration.

Pour les salariés, la montée de l’individualisme est due à plusieurs facteurs,  :

  • un manque de reconnaissance collective (44%)
  • la pression sur les performances individuelles (39%)
  • une compétition entre les individus induite par les objectifs individuels (30%)
  • la mise en compétition des personnes par le management dans l’entreprise (29%)
  • le manque d’échanges entre collègues (27%)
  • plus d’hostilités dans les relations de travail (26%)
  • la difficulté à faire coexister plusieurs générations différentes (21%)
  • le télétravail (14%)
  • la mis en place d’outils numériques (13%)

L’individualisme au travail, facteur de risque pour la santé mentale des salariés

Cette croissance de l’individualisme en entreprise est considérée par 7 salariés sur 10 comme un frein à la performance de l’entreprise. Et, elle entraine une véritable souffrance au travail. En effet, en mettant en avant l’atteinte des objectifs individuels, les méthodes de management font passer la coopération au second plan au profit d’une forte culture de la compétition. Dans un environnement compétitif, « les objectifs de certains peuvent s’entrechoquer, ce qui nourrit un climat conflictuel, un système de gagnants et de perdants. Les managers n’encouragent pas suffisamment ceux qui contribuent à une bonne ambiance collective. » estime David Nguyen, toujours dans Courriers Cadres.

Accompagner les salariés, les managers et les dirigeants dans un environnement de plus en plus individualiste

On comprend bien, à la lecture de ce baromètre que le délitement du collectif a un impact fort sur la santé mentale des salariés. Coïncidence ou corrélation, de mon côté, je constate que les demandes d’accompagnements collectifs sont en baisse. Ce qui n’est pas le cas pour les coaching individuels. Or, le temps investi sur l’accompagnement en collectif permet vraiment d’accélérer les prises de conscience pour mieux avancer ensemble au sein d’une organisation.

Il y a un réel enjeu en matière d’accompagnement collectif, pour remettre du liant dans les organisations. Les êtres humains sont des êtres sociaux et, à ce titre, ils ont besoin d’interactions saines et nourrissantes avec leurs collègues.

Et, plus globalement, comme le dit Olivier Hamant, chercheur à l’INRAE (Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement) et directeur de l’Institut Michel Serres, « la quête de performance nourrit la compétition, et les plus violents finissent par gagner, au détriment du collectif et de l’entreprise. ». Il préconise plus de robustesse dans les entreprises pour parvenir à faire face aux contraintes et instabilités du monde actuel. Ceci passe notamment par plus de coopération et d’échanges entre les individus. Et certaines grandes entreprises s’y mettent !

Envie de travailler le collectif dans votre entreprise ? Contactez-moi et discutons-en !