Nous évoluons aujourd’hui dans un monde caractérisé par son côté volatile, incertain, complexe et ambigu.

Les militaires américains en avait déjà fait un acronyme à la fin de la guerre froide : le VUCA pour Volatility, Uncertainty, Complexity et Ambiguity.

Evoluer dans un monde VUCA…

Nous sommes ainsi constamment soumis à l’incertitude du monde. Et cette incertitude nous apparaît désormais dans toute sa force, autant à titre personnel que professionnel.

Ce n’est pas tant que le monde ait été un temps stable et facile mais plutôt que nous avions, en quelque sorte, l’illusion de (le) maîtriser.

L’enchainement de crises a fait voler en éclats nos certitudes et avec elles le semblant de contrôle que nous avions sur notre environnement.

… et le prendre en compte en entreprise

Désormais, le monde c’est ça : une succession permanente de crises, un brouillard dans lequel il faut apprendre à tâtonner pour évoluer et se développer.

Pour Christel Bisiau et Axèle Lofficial, autrices de « Dépasser la crise – La technique du homard », nous sommes même « au-delà d’une crise VUCA, dans une dimension chaotique ».

Passé ce constat, que faire ?

Et si nous nous inspirions de cette phrase, attribuée (à tort ?!) à Sénèque :

« La vie, ce n’est pas d’attendre que l’orage passe, c’est d’apprendre à danser sous la pluie » ?

S’adapter à une situation inconfortable donc, voire même s’en réjouir. Et, surtout, trouver en nous les ressources pour vivre au mieux un moment à première vue déplaisant.

Dans le même esprit, il y a nécessité, pour les chefs d’entreprise, d’accepter de faire un retour sur eux.

Ainsi, selon Christel Bisiau, pour éviter que les dirigeants ne subissent cette crise trop violemment, ils doivent apprendre à se laisser traverser par leurs émotions. « Si le leader veut avoir un impact sur son environnement, il doit commencer par soi, faire preuve d’écoute, aller regarder sous le tapis ce qui ne fonctionne pas, accepter l’incertitude » analyse-t-elle dans une interview des Échos Entrepreneurs.

Accepter que l’on ne peut pas tout contrôler est un premier pas.

Passer du contrôle à la confiance, un passage obligé.

D’autant que les risques d’épuisement des dirigeants sont importants. Depuis plus de deux ans, ils gèrent des situation de crises qui s’enchaînent les unes derrière les autres. Pour Axèle Lofficial, les dirigeants doivent donc « s’accorder du temps pour se ressourcer et se confronter à d’autres visions du monde. »

Dans un monde VUCA, nous avons tout à gagner à apprivoiser notre intériorité pour parvenir à composer avec l’instabilité.

Humilité, écoute, créativité, intelligence collective sont à favoriser pour faire preuve d’agilité dans un monde imprévisible.

Minouche Safik, directrice de la London School of Economics l’avait déjà parfaitement résumé en 2018 quand elle affirmait : « In the past jobs were about muscles, now they’re about brains, but in future they’ll be about the heart. ».

En effet, si hier les emplois mobilisaient les muscles, aujourd’hui ils mobilisent les cerveaux et demain ils mobiliseront sans aucun doute le coeur…

Rappelons nous d’ailleurs que, derrière le mot crise, étymologiquement parlant, se profile la question des choix et des opportunités.

Alors, prêts à danser sous la pluie plutôt que d’essayer vainement de passer entre les gouttes ?

Parlons-en et travaillons ensemble pour évoluer au mieux dans un monde VUCA 😊

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* « Management », nous dit Le Dictionnaire Robert historique de la langue française, vient de « ménagement », et le verbe « manager » de « ménager ». Le dictionnaire Larousse nous dit que le ménagement est « la mesure, la modération dans sa conduite à l’égard des autres » et donne cinq définitions de « ménager » Cf. article « Les mots du management : et si on faisait le ménage ? »